Pour Vero Cratzborn, tous les rôles d’un film sont importants, même les seconds, même les petits, car ils donnent de la crédibilité aux situations. C’est pourquoi Vero s’est investie dans le casting, aux côtés de Christine Duquesne « qui a été une précieuse collaboratrice pour le choix de tous les petits rôles ». Vero n’hésite pas à parfois donner elle-même la réplique aux comédien.ne.s pour les mettre un maximum en condition lors des séances de call-back.

Alors, on a eu envie de demander à l’un de ces « petits rôles » son retour d’expérience sur le tournage de La forêt de mon père, et c’est à Sébastien Colaert que nous avons posé quelques questions. Sébastien a joué le rôle d’un vigile et a également réglé les cascades du film. Quoi de plus normal puisque Sébastien est cascadeur, même s’il lui arrive régulièrement de travailler aussi comme comédien.

« Rien qu’en 2019, je suis intervenu sur 7 films tournés en région pour régler les cascades ! »

Un régleur cascades, c’est quoi exactement, quelle est sa mission ?

« C’est quelqu’un qui va prendre soin des cascadeurs.deuses ou des comédien.ne.s lors des scènes d’action qu’il va falloir réaliser sur différentes séquences du film, et qui va veiller à leur sécurité, ainsi qu’à celle des technicien.ne.s présents sur le plateau. »
Comment est née une telle vocation ?
« Par hasard ! Je suis un ancien sportif de haut niveau, et comme beaucoup de sportifs, après le bac, j’étais en fac pour devenir prof de sport. Et puis, un jour, j’ai vu une annonce accrochée sur le tableau d’un couloir, qui proposait un stage de formation au parc Astérix pour apprendre le métier de cascadeur, et ça a été le déclic ! Je savais que c’était ce que je voulais faire ! »

Sébastien est retenu pour le stage, il arrête la fac, devient cascadeur et commence sa carrière au parc Astérix dans un spectacle de mousquetaires ! Puis il a l’opportunité de postuler à l’étranger pour un grand show, à condition de savoir monter à cheval… et c’est en apprenant les cascades équestres imposées pour le casting qu’il rencontre sa femme, à l’époque responsable de l’animalerie du parc Astérix.
Au bout de quelques années, après avoir enchainés de nombreux shows, ils créent leur société de spectacles événementiels, spécialisée en cascades physiques et équestres : Equip’Action, basée dans le Nord-Pas de Calais.

Un jour, Christine Duquesne lui téléphone pour passer un casting pour le film de Vero.

« Ce film, il commence pour moi dès la journée de casting. Vero était très investie, et vraiment dans l’émotion. Elle voulait voir qui j’étais, sans me donner forcément d’indications, et voir comment j’allais réagir face à une situation un peu particulière. Ça m’a mis dans le bain tout de suite et j’ai vraiment accroché avec Vero. »
Au final, Sébastien est retenu pour être l’un des deux vigiles du supermarché.

Côté cascade, il a dû régler une scène de bagarre qui n’en est pas vraiment une, avec plusieurs paramètres (et on ne vous précisera pas lesquels sinon on divulgâcherait une scène importante du film). Tout au plus peut-on vous dire qu’il lui a fallu chorégraphier une étreinte corps à corps…

« Vero, pour m’aiguiller un peu dans ce qu’elle voulait ressentir sur cette action là, m’a montré un tableau : « La lutte de Jacob » de Paul Baudry, où l’on voit Jacob qui lutte avec un Ange. On parle donc plus d’une sorte de combat contre soi-même, comme une emprise dont l’ange doit se débarrasser, un peu comme une maladie. J’ai du travailler avec Alban là-dessus. »

Et ce n’est pas tout ! Sébastien est aussi intervenu en post-synchro pour réenregistrer sa voix et prêter sa voix à une silhouette.

Pourquoi c’est important pour Sébastien d’avoir participé à ce film ?

« D’abord je dirais que c’est parce que j’ai eu l’occasion de rencontrer de belles personnes ! Vero, en premier, qui est totalement dans l’émotion et la sensibilité, et cela résonne beaucoup en moi. Le film est fidèle à Vero et à cette émotion qu’elle véhicule, et rien que pour cela c’est un film à voir !
La rencontre avec Alban Lenoir est aussi importante pour moi, on a bien sympathisé. En plus, on avait la chance de pratiquer tous les deux la même discipline sportive, le grappling
, un sport de combat, de lutte corps à corps, donc complètement en lien avec la symbolique du tableau « La lutte de jacob », ça a été un avantage car on partageait le même vocabulaire sportif. On s’est compris et on a pu rapidement mettre en place quelque chose qui convenait à Vero. »

Un indice pour reconnaître la scène en question quand vous irez voir le film ?
Regardez le tableau… « La lutte de Jacob » de Paul Baudry

Interview réalisée et article rédigé par Anne Lucie DOMANGE pour De la suite dans les images

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Rencontre avec Pierre Vandevoorde, chargé de communication de l’EPSM de Bailleul, à l’occasion de la sortie de « La Forêt de mon père ».

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