Rencontre avec Jean-Marc DelcambrE
Le saviez-vous ? Cette année, De la suite dans les images est partenaire du Festival2Valenciennes qui se déroulera du 10 au 15 mars. Quoi de mieux que de vous proposer une interview de Jean-Marc Delcambre, directeur du Festival, afin de découvrir l’événement de l’intérieur.
Quel est l’historique du « Festival2Valenciennes » ?
Le Festival2Valenciennes, porté par l’association Atmosphères, est la nouvelle version d’un festival qui a existé pendant 21 ans, qui s’appelait « Le Festival du film d’Action et d’Aventure. Le « 2 » écrit en chiffre, marque justement la version 2 du festival avec une nouvelle équipe. Cette seconde version fête cette année ses 10 ans.
Pour nous, c’est une étape importante car cela couronne une certaine forme de reconnaissance et de succès.
Qu’est-ce qui a changé dans la version que vous proposez aujourd’hui par rapport au festival historique ?
La nouvelle version a gardé l’un des points forts du festival, c’est à dire une compétition de fiction, et s’est enrichie d’une compétition documentaire. Elle s’est étoffée également avec un sujet qui nous tient particulièrement à cœur : Les métiers du cinéma. Dans la plupart des festivals, on pense souvent aux films, et on en montre beaucoup, on pense souvent aux talents des réalisateurs et comédiens, et on met plus rarement à l’honneur les métiers de l’ombre. Pourtant, l’économie du cinéma repose aussi sur les talents des techniciens et des professions, qui de manière plus large, contribuent à l’économie du 7ème Art. C’est dans cet objectif que, depuis 10 ans, nous avons mis à l’honneur chaque année, à travers des masterclasses, des ateliers et des animations, un certain nombre de personnalités emblématiques dans leur domaine de compétences. Par exemple : les compositeurs de musique de film Gabriel Yared et Michel Legrand, le dresseur équestre Mario Luraschi, le dresseur de fauves Thierry Le Portier, le scénariste Jean-Loup Dabadie…
Cette année, nous rendons hommage à deux disciplines : le métier de directeur de la photographie et le métier de productrice.
Nous avons déjà eu parmi les membres de nos jurys plusieurs chef-opérateurs français et internationaux. Pour célébrer un « cinematographer », on est heureux cette année d’avoir un expert en la matière : Vittorio Storaro, oscarisé par 3 fois pour Apocalypse Now, Reds et Le dernier Empereur. La venue de Vittorio nous permet de montrer pour la première fois en France son exposition « Éclairer avec la lumière ». Cette exposition revient sur son travail, sa conception de la photographie et l’ambiance que celle-ci apporte aux films.
Pour ces 10 ans, on avait également envie de rendre hommage à une femme (car nous avons à cœur de célébrer chaque année les métiers du cinéma de façon paritaire) dans une profession qui n’est pas l’une de celles dans lesquelles les femmes sont souvent cantonnées, scripte ou monteuse par exemple… Dans la production de films en France, il existe un certain nombre de productrices. Sylvie Pialat est l’une d’entre elles et on est très honorés de l’accueillir. Sylvie est une productrice emblématique qui a produit des metteurs en scène aussi différents que Alain Guiraudie, Cédric Kahn, Xavier Beauvois et, plus récemment, le duo Delépine Kervern qui viendra présenter Effacer l’historique . Le film, qui vient de remporter l’Ours d’argent au Festival de Berlin, fera sa première projection française le 10 mars, en présence de l’équipe, en ouverture du festival.
Le Festival2Valenciennes touche combien de personnes ?
Le festival touche environ, chaque année, 12 000 personnes sur une durée très courte. Le public est de plus en plus nombreux au fil des ans. On bat, tous les ans, des records en termes de fréquentation scolaire. On en était à 6000 l’année dernière, les prévisions indiquent plus de 7000 scolaires pour 2020.
Le festival se déroule dans un contexte un peu particulier car nous sommes dans un multiplexe qui propose en parallèle du festival, sa propre programmation. Notre proposition est donc complémentaire, voire alternative, à celle d’un multiplexe.
C’est important pour vous d’accueillir le « jeune public », pour lui faire aimer le cinéma ?
Un peu comme De la suite dans les images, notre but est de partager nos coups de cœurs, de faire connaître le cinéma, et ce, dès le plus jeune âge. Faciliter l’accès à la culture, faciliter le transfert de savoirs, permettre à des jeunes de voir très tôt des films pour les sensibiliser au cinéma, sont des convictions qui nous animent. C’est pourquoi nous proposons une sélection de films « jeune public » un peu originale pour les intéresser à d’autres formes de cinéma. Via la présentation des métiers du cinéma lors des masterclasses, par exemple, où les professionnels partagent leur expérience et leurs savoir-faire, on peut susciter des vocations. C’est notre volonté en tout cas et cela arrive : il y a 3 ans, Gabriel Yared avait repéré une élève du conservatoire de Valenciennes, qui l’accompagne désormais sur ses tournées.
Nouveauté de cette année : le partenariat du festival avec De la suite dans les images !
Oui, on avait envie de s’associer depuis longtemps avec la belle action menée à l’année par le réseau des cinémas de proximité du versant Nord de la région. Cette collaboration s’articule sous différents prismes.
Le premier, c’est l’organisation d’une journée professionnelle destinée aux adhérents à De la suite dans les images leur permettant de découvrir deux documentaires en avant-première, Honeyland et Pingouin & Goéland et leurs 500 petits, dont la projection sera suivie d’un échange avec le réalisateur Michel Leclerc. La masterclass de Vittorio Storaro, la visite guidée de son exposition et la séance de gala autour de Voir le jour complètent le programme proposé le vendredi 13 mars.
Le deuxième, c’est la présentation en avant-séance des films « jeune public » d’un épisode de la série « Antoinette présente… » conçue dans le cadre du dispositif Flux.
Le troisième, c’est l’avantage donné aux spectatrices et spectateurs des salles du réseau animé par De la suite dans les images puisqu’ils accéderont au tarif préférentiel à 5€ sur présentation d’une carte promotionnelle visée par les cinémas où ils ont leurs habitudes.
C’est une première entre nos deux structures et on espère que cela sera un succès, que nous renouvellerons chaque année.
Au-delà du fait de coller à l’actualité cinématographique du moment, quels sont vos critères de sélection pour établir le programme du festival ?
Généralement, on aime les films liés à l’engagement. On essaye de choisir des fictions qui soient liées à une certaine réalité sociale ou historique, dans l’air du temps et qui reflètent le réel.
Le festival, bien qu’il soit concentré sur 6 jours, est très riche, tant au niveau de sa programmation que de ses événements, avec de nombreuses avant-premières, des masterclasses et des animations, des temps forts à ne pas manquer.
Pour aller droit au but, nous vous proposons de regarder le programme sur le site du festival !
Pour résumer, le Festival2Valenciennes est accessible à toutes et à tous, il présente une programmation de qualité et éclectique, et les séances sont en version originale.
Pour réserver, c’est directement sur le site du Gaumont Valenciennes ou aux bornes et caisses du cinéma.
Bon festival !
Rencontres
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Rencontre avec Frédéric Alexandre, premier assistant réalisateur de « La Forêt de mon père ».
Tourner à l’hôpital
Rencontre avec Pierre Vandevoorde, chargé de communication de l’EPSM de Bailleul, à l’occasion de la sortie de « La Forêt de mon père ».
De l’importance de ne négliger aucun détail
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Le concours déclencheur
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À l’occasion de la sortie de « Mine de rien ».
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